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TP5 : GDB server & architectures clusterisées

}}} [[PageOutline]] = 1 Objectifs = Ce cinquième TP a un double objectif : D'une part, on présente l'outil '''GDB Server''' qui est pratiquement indispensable pour déverminer une application logicielle embarquée s'exécutant sur une architecture matérielle prototypée avec SoCLib. D'autre part, on présente les outils permettant de décrire des architectures clusterisées utilisant deux niveaux d'interconnexion et donc deux niveaux d'indexation. = 2 Outil GDB Server = L'outil '''GDB Server''' permet d'analyser le comportement d'une application logicielle multi-threads s'exécutant sur une architecture matérielle multi-processeur modélisée avec SoCLib. Cet outil permet à un client GDB (voir [http://www.gnu.org/software/gdb/ Gnu GDB]) s'exécutant sur n'importe quelle station de travail de prendre le contrôle du simulateur d'une plate-forme matérielle modélisée avec SoCLib. La documentation de l'outil '''GDB Server''' peut être consultée [https://www.soclib.fr/trac/dev/wiki/Tools/GdbServer ici]. Le GDB Server permet: * de poser des points d'arrêt dans le programme en cours d'exécution * d'exécuter le programme pas à pas (instruction par instruction) * de visualiser le contenu des registres de n'importe quel processeur * de visualiser la valeur stockée à n'importe quelle adresse dans l'espace adressable * de modifier le contenu de la mémoire ou des registres des processeurs Le simulateur (qui contient le serveur GDB) et le client GDB peuvent s'exécuter sur deux stations de travail différentes, puisque les communications entre le client GDB et le serveur GDB utilisent un canal TCP. == 2.1 Modification de la top-cell == Pour utiliser le '''GDB Server''', tous les processeurs dont on souhaite prendre le contrôle doivent être instanciés dans un mode particulier lorsqu'on définit l'architecture de la '''top-cell'''. Il faut remplacer l'instanciation habituelle du processeur: {{{ VciXcacheWrapper proc("proc", ...); }}} par une instanciation faisant appel au GDB Server {{{ VciXcacheWrapper > proc("proc", ...); }}} Le GDB server est un pseudo-composant matériel, qui s'interface entre le processeur et le cache. En prenant le contrôle du GDB Server (par l'intermédiaire du client GDB), on peut donc faire deux choses : * contrôler le processeur (pour le faire fonctionnner en pas à pas par exemple), * contrôler le reste du système (en effectuant directement des commandes de lecture ou d'écriture vers la mémoire). [[Image(soclib_tp4_gdb.png)]] Il ne fautpas oublier d'inclure le "header" dans la top-cell {{{ #include "gdbserver.h" }}} Il faut également complêter le fichier de description de l'architecture utilisé par soclib-cc (fichier `platform.desc`): {{{ Uses('caba:iss_wrapper', iss_t = 'common:gdb_iss', gdb_iss_t = 'common:mips32el') }}} == 2.2 lancement de la simulation == Pour utiliser GDB Server, il est généralement préférable de lancer le simulateur dans un mode où le processeur est "gelé". Dans ce mode, le GDB serveur ne transmet aucune requêtedu processeur vers le cache, et attend la connexion du client GDB. Cela peut être réalisé en définissant la variable d'environnement SOCLIB_GDB avant de lancer le simulateur : {{{ $ export SOCLIB_GDB=F $ ./simulator.x }}} Lorsqu'on a fini d'utiliser le GDB server, et qu'on veut revenir dans le mode ou le simulateur démarre normalement, il faut re-modifier la variable d'environnement: {{{ $ export SOCLIB_GDB= }}} == 2.3 lancement du client GDB == Une fois que le simulateur est lancé, il faut lancer dans une autre fenêtre, l'exécution du client GDB adapté au type de processeur instancié dans la plate-forme, en lui passant en argument le nom du fichier contenant le code binaire exécuté par les processeurs de l'architecture. Pour un processeur MIPS32: {{{ mipsel-unknown-elf-gdb soft/bin.soft }}} La première commande à taper dans GDB est la commande permettant de connecter le client GDB au GDB Server : {{{ (gdb) target remote localhost:2346 }}} == 2.4 identification des processeurs == L'outil GDB standard permet d'analyser le comportement d'applications multi-threads s'exécutant sur une architecture monoprocesseur. Nous souhaitons ici contrôler une architecture multi-processeurs. Pour pouvoir réutiliser le client GDB standard, le GDB Server considère chaque processeur comme un thread. Pour obtenir le nombre de processeurs contrôlables par GDB, il faut taper la commande : {{{ (gdb) info threads }}} Attention : la numérotation des threads ne correspond pas nécessairement à la numérotation des processors (processor_id) == 2.5 Points d'arrêt == La commande ''break'' (br) permet de poser des points d'arrêt correspondant à la détection d'une adresse particulière dans le registre PC d'un processeur quelconque de l'architecture simulée : {{{ (gdb) br *0x8000180 }}} Dans ce cas, tous les processeurs de la plate-forme s'arrêtent simultanément. On peut également utiliser un nom de fonction plutôt qu'une adresse hexadécimale {{{ (gdb) br function_name }}} Pour supprimer un point d'arrêt, il faut lancer la commande qui retourne la liste des points d'arrêts enregistrés avec leur numéro: {{{ (gdb) info br }}} Puis lancer la commande de destruction, en désignant le point d'arrêt par son numéro : {{{ (gdb) delete n }}} == 2.6 Exécution == Lorsque l'exécution est arrété, la commande ''continue'' (c) permet de relancer l'exécution jusqu'au prochain point d'arrêt. Tous les processeurs reprennent leur exécution. {{{ (gdb) c }}} La commande ''stepi'' permet de relancer l'exécution d'une seule instruction assembleur. Seul le processeur qui a détecté un point d'arrêt est concerné. Les autres processeurs restent bloqués: {{{ (gdb) stepi }}} == 2.7 Observation des registres == La commande ''info'' permet d'afficher différentes informations. {{{ (gdb) info }}} Sans argument, cette commande donne la liste des informations disponibles. {{{ (gdb) info reg }}} Avec l'argument ''reg'', elle affiche le contenu des registres du processeur qui a détecté un point d'arrêt. Si on veut observer les valeurs contenues dans les registres d'un autre processeur, il faut préalablement utiliser la commande ''thread n'' (où n est le numéro du thread représentant le processeur). {{{ (gdb) thread n (gdb) info reg }}} == 2.8 Observation/modification de la mémoire == Pour observer les valeurs contenues en mémoire, on peut utiliser la commande ''examine'' (x) : {{{ (gdb) x/10x 0x400000 }}} Cette commande va afficher en hexadécimal 10 mots de 32 bits à partir de l'adresse 0x400000. Pour modifier une valeur en mémoire, on peut utiliser la commande ''set'' : {{{ (gdb) set *(int*)0x400000 = val }}} Cette commande écrit la valeur val (de type int) à l'adresse 0x400000. L'archive [attachment:soclib_tp5.tgz soclib_tp3.tgz] contient différents fichiers dont vous aurez besoin pour ce TP. Créez un répertoire de travail spécifique TP5, recopiez l'archive dans ce répertoire TP5, et décompressez-la: {{{ $ tar xzvf soclib_tp3.tgz }}} == 2.9 Exemple d'utilisation == A titre d'exercice, vous devez utiliser le '''GDB server''' sur l'architecture mono-processeur du TP4, sur laquelle vous exécuterez l'application logicielle réalisant le calcul du PGCD grâce au coprocesseur GCD. Mais deux ''bugs'' ont été volontairement introduit dans le logiciel, et l'objet de cette première partie est de localiser et de localiser et de corriger ces deux ''bugs''. Commencer par vous placer dans le répertoire '''soft''', et lancez le Makefile pour générer le fichier '''bin.soft''', ainsi que le fichier '''bin.soft.txt''' qui contient la version désassemblée (lisible) du logiciel embarqué. Lancez l'exécution du simulateur dans une première fenêtre... et constatez que vous n'obtenez pas le résultat attendu. Modifiez le fichier '''tp4_top.cpp''' et le fichier '''tp5.desc''' pour introduire le GDB Server dans l'architecture comme indiqué ci-dessus. Regénérez le simulateur en utilisant soclib-cc. Définissez la variable d'environnement SOCLIB_GDB. Lancez l'exécution du simulateur dans une première fenêtre de travail. Ouvrez dans une seconde fenêtre le fichier '''bin.soft.txt''', de façon à pouvoir suivre - instruction par instruction - le programme en cours d'exécution, depuis la première instruction du code de boot (adresse Oxbfc00000). Lancez le client GDB dans une troisième fenêtre, connectez-le au simulateur et désactivez le mécanisme de blocage sur Exceptions Interruptions et Trappes, en utilisant les deux commandes décrites plus haut. Commencez à exécuter le programme instruction par instruction avec la commande ''stepi''. Le premier dysfonctionnement apparaît assez rapidement... Quand les deux bugs ont été localisés et corrigés, vous pouvez attaquer l'étape suivante. = 3 Architectures Clusterisées = Nous appellerons ''architecture clusterisée'' une architecture dans laquelle on utilise un double système d'index pour repérer les initiateurs et les cibles VCI. Un cluster est un sous-système regroupant généralement plusieurs initiateurs et plusieurs cibles VCI, communiquant entre eux par un interconnect local (bus ou crossbar). Chaque composant est donc repèré par un couple `(cluster_index, local_index)`. L'espace d'adressage reste partagé par tous les composants du système (quel que soit leur cluster), et n'importe quel initiateur peut directement adresser n'importe quelle cible. Si l'initiateur et la cible n'appartiennent pas au même cluster, les paquets VCI (commande et réponse) sont acheminés grace à un interconnect global (généralement un micro-réseau intégré ou NoC). Ce regroupement en clusters répond généralement à deux objectifs: * D'un point de vue architecture, regrouper dans un même cluster les composants qui communiquent beaucoup entre eux permet de réduire la latence des communications, et de minimiser la consommation. Ce découpage permet également de distribuer la mémoire embarquée, et d'éviter le goulot d'étranglement que constituerait un unique banc mémoire sur la puce (même si l'accès à la mémoire externe reste un goulot d'étranglement). * D'un point de vue électrique, le découpage en clusters permet de résoudre en partie les problèmes d'horlogerie, puisque chaque cluster peut être implanté dans un domaine d'horloge séparé (approche GALS : Globally Asynchronous / Locally Synchronous). Le franchissement des frontières d'horlogre est alors la responsabilité du micro-réseau assurant les communications inter-clusters. == 3.1 structuration des adresses == Pour faciliter le décodage des adresses, on décompose les bits de poids fort de l'adresse VCI en deux champs GADR et LADR, de telle sorte que le décodage du champs GADR définisse complêtement le numéro du cluster cible. Le décodage du champs LADR permet lui de déterminer l'index local de la cible dans un cluster. Le nombre de bits des champs GADR et LADR est une caractéristique de chaque architecture. || GADR || LADR || OFFSET || Cette organisation hiérarchique à deux niveaux impose évidemment que les valeurs des champs GADR des adresses de base des segments associés aux cibles d'un même cluster soient égales entre elles (ou appartiennent à un même ensemble de valeurs caractéristiques de ce cluster) == 3.2 architecture à 4 clusters == On souhaite modéliser une architecture structurée en quatre clusters presque identiques, Chaque cluster contiendra un processeur MIPS32, un composant ICU, un contrôleur TTY, un TIMER et une mémoire RAM. On se dispensera d'instancier le coprocesseur GCD dans cette architecture. On placera la ROM de boot dans le cluster 3, le contrôleur d'écran graphique FBF dans le cluster 2 le contrôleur de disque IOC dans le cluster 0, et le contrôleur DMA dans le cluster 1. On utilisera un composant '''vci_local_crossbar''' comme interconnect local ( voir documentation [https://www.soclib.fr/trac/dev/wiki/Component/VciXcacheWrapper ici]) , et on utilisera le composant '''vci_vgmn''' comme interconnect global ( voir documentation [https://www.soclib.fr/trac/dev/wiki/Component/VciXcacheWrapper ici]) . Pour ce qui concerne les interruptions: * Dans chaque cluster (i), la ligne d'interruption du TIMER sera connectée à l'entrée IRQ_IN[0] du composant ICU[i]. * Dans chaque cluster (i), la ligne d'interruptiondu TTY sera connectée à l'entrée IRQ_IN[1] du composant ICU[i]. * La ligne d'interruption du contrôleur IOC sera connectée à l'entrée IRQ_IN[2] du composant ICU[0]. * La ligne d'interruption du contrôleur DMA sera connectée à l'entrée IRQ_IN[3] du composant ICU[1]. On définit 25 segments pour cette plate-forme : * 1 segment '''seg_fbf''' associé au frame buffer * 1 segment '''seg_ioc''' associé au contrôleur de disque * 1 segment '''seg_dma''' associé au contrôleur DMA * 4 segments '''seg_icu_i''' associés aux 4 composants ICU[i], * 4 segments '''seg_tty_i''' associés aux 4 composants TTY[i] * 4 segments '''seg_tim_i''' associés aux 4 composants TIMER[i] * 4 segments '''seg_stack_i''' pour les 4 piles d'exécution des 4 processeurs * 1 segment '''seg_reset''' pour le code de RESET à l'adresse imposée 0xBFC00000 * 1 segment '''seg_kcode''' pour le code système à l'adresse imposée 0x80000000 * 1 segment '''seg_kdata''' pour les données cachables du système d'exploitation. * 1 segment '''seg_kunc''' pour les données non-cachables du système d'exploitation. * 1 segment '''seg_text''' pour le code des programmes utilisateur * 1 segment '''seg_data''' pour les données globale des programmes utilisateur '''Question''' : Pourquoi faut-il des segments distincts pour les 4 piles d'exécution ? '''Question''' : Proposez des adresses de base pour ces 25 segments, en tenant compte du fait que le crossbar local ne doit décoder que les bits (LADR) de l'adresse, et que le réseau global ne doit décoder que les bits (GADR) de l'adresse. Recommandation : on peut utiliser les 4 bits A[31:28] pour le champs GADR, en considérant que seuls les 2 bits A[29:28] sont réellement discriminants pour désigner le cluster visé. '''Question''' : Modifiez le fichier '''ldscript''' pour définir ces adresses de bases, et pour préciser le nombre de processeurs. '''Question''' : Ecrivez les deux fichiers '''tp5_top.cpp''' et '''tp5.desc''' correspondant à cette architecture. n'oubliez pas de donner des valeurs croissantes (de 0 à 3) à l'argument ''processor-id'' des 4 processeurs. == 3.3 Logiciel embarqué == Le logiciel doit être assez profondément modifié : * '''code de boot''' (fichier '''reset.s''') : Lors du démarrage, les quatre processeurs vont exécuter le même code (puisqu'ils se branchent à la même adresse 0xBFC00000), mais les actions réalisées peuvent dépendre du processor_id : En particulier, les pointeur de pile des quatre processeurs doivent être initialisés à des valeurs différentes puisque chaque processeur travaille dans son propre segment de pile. * '''code des ISR''' (fichier '''isr.s''') : Les deux ISR ''_isr_timer'' et ''_isr_tty_get'' doivent être modifiées pour tenir compte du processor_id : chaque processeur doit adresser le TIMER et le terminal TTY qui lui appartient. * '''code du GIET''' (fichier '''giet.s''') : Le gestionnaire d'interrutions lui aussi doit être modifié, puisqu'il doit maintenant utiliser le processor_id pour interroger le bon contrôleur ICU. * '''code des appels systèmes''' (fichier '''syscalls.c''') : Les deux fonctions système _icu_write() et _icu_read() doivent être modifiées pour tenir compte du processor_id lors des accès aux registres du composant ICU. * '''segmentation''' (fichier '''ldscript''') : Il ne faut pas oublier de modifier le fichier ldscript pour que les adresses de base des segments soient cohérentes avec ce qui a été défini dans le fichier '''tp5_top.cpp'''. En sortie de la séquence de boot, les quatre processeurs se branchent à la même fonction '''main()''', qui doit elle aussi être modifiée pour tenir compte du processor_id, puisque le numéro du timer est un argument des fonctions ''timer_set_period()'' et ''timer_set_mode()''. Si tout se passe normalement, les quatre processeurs doivent exécuter le même programme interactif ''Hello World'' (avec affichage des interruptions générées par les timers), chacun sur son propre terminal TTY. Si ce n'est pas le cas, il vous reste le '''GDB Server'''... = 4 Compte_rendu = Il ne vous est pas demandé de compte-rendu pour ce TP, mais on vous demandera une démonstration de votre simulateur au début du TP de la semaine suivante...